Ou « Comment ne pas se planter à un concours d’affiches ! »
Le concours d’affiche de la maison de l’épargne est une belle occasion de créer une affiche sociétale avec un prix à la clé.
Tout d’abord présentons en quelques mots l’organisateur du concours,
« La Maison de l’Epargne est un Fonds de dotation créé en 2013 à la suite d’une donation par son fondateur M. Gérard Auffray, de sa collection personnelle de près de 1000 affiches exclusivement sur le thème de l’épargne. La mission de la Maison de l’Epargne est de développer une initiative culturelle et pédagogique visant à expliquer au grand public les évènements historiques, graphiques et économiques qui ont régi le sort réservé à l’épargne populaire depuis plus d’un siècle ».
Une autre particularité unique de cette collection est que chaque affiche cache une histoire secrète, que nous dévoile au fur et à mesure le fondateur.
Pour ce qui est du concours d’affiche cette année le thème est «la précarité et la richesse»
Comme je ferai parti du jury, je tenais à préciser certains points et proposer une méthodologie pour optimiser vos chances de réussite à ce concours ou d’autres.
L’état des lieux
Avant toute chose il faut bien définir la sémantique de «précarité» et de «richesse» Commençons par la définition de précarité
« caractère ou état de ce qui est précaire refermé mais synonyme fragilité, instable »
Richesse « possession de grand bien » , synonyme : argent, fortune.
Comme vous le voyez, une lecture trop rapide de précarité et richesse laisserait à penser qu’on parle de pauvreté de richesse or il n’en n’est rien, on peut être riche et précaire…
C’est peut-être la difficulté sémantique principale de ce concours.
Ce premier état des lieux est donc essentiel pour savoir de quoi on parle, à vous maintenant de trouver une direction, une idée, un concept graphique où emmener les spectateurs sur ce thème.
Il faut trouver quelque chose à dire, à revendiquer, une impression, un sentiment, une révolte ou même une constatation.
Le repos
Une technique simple consiste à laisser reposer les choses, laisser le cerveau faire son travail tout seul comme la pâte d’un bon pain qui repose et qui lève. Nous avons tous les ingrédients, c’est l’intérêt d’avoir du temps devant soi ; cette idée viendra d’un coup ou petit à petit.
La direction sémantique et l’idée graphique
Une fois cette première idée graphique trouvée, le travail d’illustration, de graphisme peut commencer. Les éléments iconographiques sont recherchés ou créés de toute pièce, assemblés, découpés ou collés.Il est important d’éviter les accumulations de visuels, de signes pour illustrer votre concept. Utiliser plutôt un principe graphique unique et central, un signe central. L’impact graphique n’en sera que plus fort.
Au besoin appuyer votre idée graphique par un slogan typographique percutant et fort mais surtout lisible ; la typographie est un élément essentiel d’une belle affiche qui est souvent délaissé.Peaufiner le tout pour un premier visuel, laisser reposer quelques temps remettez-vous sur l’ouvrage et dans la foulée pourquoi pas créer un second visuel ou une déclinaison du premier.
À éviter
N’utilisez pas de logos de sociétés, de photos de personnes sans autorisation de droit à l’image.Evitez les visuels violents ou vulgaires.Prenez des pincettes avec les jeux de mots ou l’humour.Détournez-vous des clichés faciles (épargne symbolisé par tirelire cochon, au dernier concours nous avons vu passer une douzaine de tirelires cochon)Enfin pour finir, car la liste pourrait s’allonger indéfiniment, sur la forme n’utilisez pas de typo blanche sur un fond jaune, veillez à la lisibilité !
La présentation interne
Faites tester votre affiche à des proches dont vous connaissez à l’avance les capacités objectives de critique graphique.
Au besoin, poser quelques questions pour avoir une idée plus méthodique comme par exemple- Qu’est-ce que veut dire cette affiche ?- Est-ce graphiquement percutant ? – La typographie est-elle lisible, efficace ?
Cette présentation interne vous permettra d’avoir du recul sur votre création et éventuellement de vous remettre en cause en vue d’améliorer cette première intention.